Une artiste sans les mains…

Pour la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (jusqu’au 24 novembre) qui veut informer et sensibiliser sur l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap, je voudrais faire un hommage.

Un hommage à une femme peintre née en 1784, Sarah Biffin, sans bras et sans jambes. Et pourtant !

Elle n’a eu de cesse de prouver qu’elle pouvait égaler (ou dépasser) n’importe quelle personne : elle appris toute seule à coudre, dessiner et peindre en tenant ses outils dans la bouche

Exhibée comme une « merveille du monde » dans la foire, elle fait le portrait en miniature (un format très prisé de l’époque et encore plus difficile car très détaillé) du Comte de Morton lors d’une foire de 1808. Subjugué par son talent, ce dernier devient son mécène, l’installe à Londres et lui fait suivre des cours.

Aquarelle, portrait d’une dame en robe blanche.

Au final, elle deviendra une des peintres les plus célèbres de l’histoire d’Angleterre, sera mentionnée dans des romans de Charles Dickens, et répondra même à des commandes royales. Comme ci-dessous : Portrait de la reine Victoria, où vous pouvez lire en bas de l’œuvre « Par Madame Biffin, sans les mains », 1848, aquarelle sur papier.

Elle n’a jamais caché sa phocomélie et, au contraire, avec le bon sens d’une femme d’affaires aguerrie, en a fait un atout pour devenir une portraitiste officielle de toute la noblesse européenne.

Une artiste atteinte de phocomélie à connaître !
Portrait de la reine Victoria,© Courtesy of Bonham.


Une expo merveilleuse au musée de la céramique

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Le Musée national de Céramique a la bonne idée de fêter joyeusement ses 200 bougies avec l’exposition Merveilles ! 
Et franchement c’est à voir.
Ne serait-ce que pour le dernier étage avec une grandiose installation immersive proposée par le studio de design GGSV, qui met en scène de grands feux (sous forme de ballons géants) s’envolant d’immenses jarres.


Le Musée abrite près de 50 000 œuvres, de la céramique bien sûr, mais aussi des arts graphiques, des peintures et même des échantillons de matières premières.

De ces fabuleuses collections, datant de la Préhistoire à nos jours et provenant des cinq continents, seule une infime partie est aujourd’hui accessible au public. Extravagants, virtuoses ou insolites, plus de cinq cents objets sortis des réserves racontent en dix tableaux surprenants l’histoire de ce musée atypique. 

Appréciable autant qu’impressionnant, le 1er niveau montre tout le processus de fabrication, patiemment expliqué. A ne pas louper.

L’exposition métamorphose le Musée en cabinet de curiosité idéal. Une programmation festive et créative accompagne ce voyage en céramique : exotique, onirique et poétique.

Jusqu’au 10 mars 2025.

Un tableau créé par IA en vente aux enchères

Et pas par n’importe qui. C’est la prestigieuse maison de ventes aux enchères Sotheby’s qui organise sa première vente aux enchères d’une œuvre créée par une IA. Le tableau « A.I. God. Portrait of Alan Turing », réalisé par le robot-artiste Ai-Da, est estimé entre 120 000 et 180 000 dollars. Ouf !

De quoi flouter la frontière déjà bien imprécise entre artistique et technologique…

Pour en savoir plus c’est par ici : le portrait d’Alan Turing en IA.