Les sculptures insolites des têtes de caractère
C’est en 1793, à Vienne, que Franz Xaver Messerschmidt crée l’événement en présentant, non pas des portraits sculptés de commande comme il a pu le faire auparavant, mais « les têtes de caractères ».
Il s’agit de 49 autoportraits qui n’ont rien à voir avec ce qui se fait et ce qu’il a fait précédemment (comme pour la statue de l’impératrice Marie-Thèrèse d’Autriche).
Non, là il s’agit d’incroyables rictus, comme autant d’expressions différentes, plus effroyables qu’esthétiques.
Un sculpteur vexé qui montre ce qu’il ressent
Parce que Franz Xaver Messerschmidt est présumé fou.
20 ans plus tôt, dans les années 1770, il se voit refuser un poste de professeur et les commandes deviennent rares. Il est soupçonné d’être un danger pour les élèves : sa santé mentale inquiète. Se retrouvant sans revenus, il quitte la capitale pour rejoindre son frère (sculpteur lui aussi) et commence à travailler à ses traits de caractères, ces figures qui expriment tous les états dans lesquels il passe.
L’artiste a appelé les œuvres Kopfstücke (pièces de tête), et elles représentaient pour lui toute la gamme des expressions humaines, qu’il estimait à 64.
Une œuvre fondatrice, beaucoup étudiée, beaucoup copiée, jamais égalée.