L’exposition « Hyperréalisme : ceci n’est pas un corps » qui fait le tour du monde (Bilbao, Canberra, Rotterdam, Liège, Bruxelles, Lyon) questionne sur le principe de réalité. Est-ce de l’art ou de la copie ?
Le titre (directement inspiré du Ceci n’est pas une pipe de Magritte) est à la hauteur de la surprise et des sensations que procure cette visite.
J’étais impatiente de voir le travail de stars telle que Ron Mueck avec son nouveau-né géant à la peau translucide et aux veines marquées de sang.
Ou Carole A. Feuerman (dont je suis avec attention les posts sur instagram) et ses nageuses aux yeux clos, dont les perles d’eau sur la peau finissent de compléter des portraits plus vrais que nature.
Le portrait d’Andy Warhol aussi, du japonais Kazu Hiro (ex- maquilleur pro d’Hollywood) saisissant de vérité et limite oppressant au vu de sa taille bien plus importante que naturelle.
Ou encore la statue d’inspiration hellénique de Fabio Viale, tout en petits points de polystyrène. Et bien non ce n’est pas du polystyrène mais du marbre blanc qui en imite les reliefs ( ! )
Tout aussi impressionnant, le « retour à la case départ » qui montre l’artiste danois Peter Land comme un sans-abri endormi dans une multitude de cartons empilés et son message « Rappeler aux gens à quel point la vie peut être précaire »
Personnellement, j’ai été plus particulièrement touchée par les œuvres du français Fabien Mérelle dont l’académisme graphique (il est passionné de dessin) et sculptural répond à la poésie de ses compositions. En point d’exergue :
Bien sûr, je pourrais vous montrer encore une tonne d’images tellement la visite est passionnante ! Car l’expo montre aussi des œuvres des stars de l’hyperréalisme comme George Segal, Duane Hanson, Jonh DeAndea et autres Sam Jinks, Fabio Viale, Maurizio Cattelan, Zharko Basheski, ou Berlinde De Bruyckere…
Hyperréalisme, vivant non mais étrange oui !
Le parcours très bien organisé vous surprend dès le départ, attentif que vous êtes à attendre votre tour derrière cette jeune fille qui regarde à travers une ouverture dans le mur… qui ne risque pas de bouger puisqu’elle est faite de résine de polyester. Réaliste. Mais fausse. Bien joué Daniel Firman !
Autre point très intéressant de l’expo : les vidéos qui montrent les démarches des artistes, ainsi que leurs secrets de fabrication : on y voit par exemple Carole A. Feuerman mouler le corps d’une jeune femme qui deviendra une de ses jolies nageuses, une fois tout le travail de matière et de couleurs terminé.
Une vidéo de l’expo Hyperréalisme comme si vous y étiez
Pour aller plus loin encore dans le concept, cette expo est ouverte selon des dates de session spéciales, à un public naturiste. Pari osé mais réussi. Les places se sont, là aussi, vendues en un temps record.
S’il vous reste un peu de temps, vous avez encore jusqu’à la fin du mois pour voir cette expo exceptionnelle, à la Sucrière à Confluence.