La préparation d’une expo

exposition sculpture lyon claire michelini

Ça a l’air tellement simple quand vous vous promenez à déambuler dans une galerie. Et pourtant. C’est le résultat de différentes étapes d’un travail qui a commencé il y a plusieurs mois.

D’abord les œuvres à sélectionner… ou à créer

Pour qu’une expo ait du sens et soit attractive (ou compréhensible) pour les visiteurs, il faut qu’il y ait un fil conducteur, un thème, un titre. Pour celle d’avril 2023, il s’agit de confronter mes pièces en terre cuite et céramique avec les peintures de Catherine Noizet-Faucon, avec qui j’ai déjà exposé.
Mon travail d’art figuratif étant toujours lié à un travail sur la couleur, c’est tout naturellement que la rencontre se fait avec les aplats chromatiques de Catherine.

On a donc choisi de parler de « rencontres inopinées » pour cette expo.
La sélection que je fais parmi mes pièces est donc inspirée par ce contexte, mais je cherche aussi à présenter des œuvres de taille différente.

La communication sur l’exposition

Commencé le mois précédent l’ouverture de l’expo, la communication sur l’événement se décompose en différents outils : d’abord, choisir un visuel montrant 1 œuvre de chaque artiste, qui servira d’affiche et de leafflet (à distribuer, ça c’est encore une autre affaire ;-)). Puis il faut décliner des images pour les réseaux sociaux, et envoyer des invitations par courrier et par mail… Jusqu’à la date du vernissage, il va falloir prévoir d’être présente sur instagram et facebook, a minima 2 fois par jour…

Le montage de l’exposition

Avant de réaliser l’installation des pièces, il y a une réflexion autour de leur articulation dans le lieu même, avec les contraintes qui vont avec : largeur des murs, meubles, éclairage, vitrine, etc.
Avant d’investir le lieu, il faut aussi que les listes avec descriptif des pièces, ainsi que les étiquettes, soient proprement réalisées.

Le jour de l’installation de l’expo sculpture et peinture

Un moment que j’aime bien. Certes, c’est moins marrant d’avoir à emballer chaque pièce, de charger et décharger tous les socles dans la voiture. Mais installer chaque pièce selon l’espace, la lumière et la confrontation avec les peintures, est un travail qui prend du temps, mais que j’aime bien.

Le moment important de l’installation des sculptures pour l’expo



Le travail en cours de « Lavinia échevelée »

sculpture femme lyon sculpteur art figuratif claire michelini

Tout commence avec le désir de Christelle qui parle d’un buste de femme dont elle aimerait voir les cheveux s’envoler… Un petit défi à relever pour moi qui, bien qu’étant sensible aux flammes de cheveux entourant mes visages, n’a jamais fait de volume aussi conséquent et aussi déporté sur le côté… Une technique qui nécessite de monter la forme de la tête et des épaules en premier lieu, puis de construire le volume des cheveux en plaçant un support au-dessous afin que le séchage de la pièce ne fasse pas tout tomber.

faire tenir des cheveux dont la masse déséquilibre la pièce…
Garder du réalisme tout en donnant un visage imaginé….

Les contraintes de montage, d’évidage et de séchage de la sculpture

Pour que tout ne s’écroule pas, il faut prévoir que le volume des cheveux soit déjà creux… Une gageure. Mais j’ai eu de la chance. Tout a bien fonctionné du premier coup.

Une fois les volumes terminés, vient l’étape des engobes. Ici, j’utilise un mélange de terres blanches que je badigeonne au pinceau. Avant d’ajouter les émaux, transparents, rouges et jaunes, en mélangeant les matières…

« Lavinia échevelée » sculpture buste de femme en terre rouge, engobes et émaux céramique
buste féminin pièce unique terre cuite céramique claire michelini
Plus d’images de « Lavinia échevelée » dans la rubrique « Galerie » du site clairemichelini.com

L’avis éclairé d’un philosophe sur l’art et l’artisanat

Connaissez-vous Gaspard Koenig ?
Non ? C’est dommage. Ce philosophe et essayiste intervient régulièrement dans la presse telles que Les Echos ou L’observatoire. Moi je suis sa lettre sur LinkedIn et il me surprend toujours par la profondeur de sa réflexion, notamment sur les grands sujets du moment tels que la nature ou ChatGPT. Oui, 2 extrêmes, mais c’est bien en cela qu’il excelle.

De Montaigne aux artisans


En 2020 Gaspard Koenig effectue le même voyage que celui que Montaigne a fait, à cheval, de Bordeaux à Rome. Amoureux de la liberté, il explique que ce périple l’a amené au plus près des gens rencontrés.

En 2021, il crée le mouvement politique « Simple », dont l’objectif est de réduire de façon drastique le nombre de normes législatives et règlementaires.

Le consommateur n’est pas éduqué quant à ce qui a de la valeur.

Interviewé dans « Le Monde des artisans », Gaspard Koenig, toujours en recherche de liberté, explique que « La complexité normative engendre une concurrence déloyale et décourage le petit entrepreneuriat. »
Autrement dit, les normes créées par notre société apportent stress, risque, instabilité… Autant de difficultés rencontrées par les artisans.
Il prône le travail manuel qui n’est pas décorrélé du travail intellectuel et défend l’objet entièrement créé qui reflète la personnalité de quelqu’un.
Et un manque d’éducation générale du consommateur « quant à ce qui a de la valeur. »

En savoir plus, c’est par ici : Gaspard Koenig pour le Monde des artisans.